Déjouer trois idées-reçues sur le syndrome de l’imposteur

Elles te paralysent et te maintiennent dans l’impuissance !

Et on va prendre le temps de leur tordre le cou…

Voici trois idées-reçues sur le syndrome de l’imposteur.

Première idée-reçue : On a un syndrome de l’imposteur parce qu’on manque d’estime de soi

Le manque d’estime de soi, c’est la tarte à la crème de la souffrance au travail. Quelle que soit la difficulté rencontrée par un professionnel, on pourra toujours mettre ça sur le compte d’un manque d’estime de soi. Ca ne mange pas de pain et ça donne l’air malin dans les dîners…

”Il travaille trop et finit en burn-out, c’est parce qu’il cherche à compenser un manque d’estime de lui”. 

“Elle n’ose pas tenir tête à son patron, c’est parce qu’elle manque d’estime d’elle-même”. 

“Il est en conflit avec ses associés, cherchons bien, il est sûrement vindicatif à cause d’un manque inconscient d’estime de lui”…

Ca marche à tous les coups sans trop avoir à réfléchir sur le fond du problème. Et le souci des explications qui marchent pour tout et n’importe quoi, c’est qu’elles sont généralement superficielles, consensuelles et de fait parfaitement inutiles. 

Alors entendons nous bien, le manque d’estime de soi n’est pas la cause, mais une conséquence, parmi d’autres, de ton sentiment d’imposture. Je répète : ce n’est pas parce que tu manques d’estime de toi que tu as un syndrome de l’imposteur, c’est parce que tu te sens un imposteur que tu perds ton estime de toi.

Pourquoi cette confusion ? Parce que généralement, on ne comprend pas quel est l’enjeu réel du syndrome de l’imposteur : il s’agit d’une incapacité à habiter sa place et à assumer le pouvoir d’agir qui en découle. Quand on a le sentiment de ne pas avoir de place, ou de ne pas être à sa place, on ne peut pas exprimer son juste pouvoir, agir, parler et signer le tout de son nom. On est en situation d’impuissance. Et un pouvoir qu’on n’assume pas est un pouvoir qui se retourne contre soi. Et ça donne le sentiment d’être minable, de devoir se cacher et de mettre toute son énergie à faire semblant. Ton manque d’estime, c’est juste le résultat d’un pouvoir non-exprimé et non-incarné qui te ronge de l’intérieur et te renvoie à quel point tu t’absentes de ta propre vie. Plus tu penseras qu’il faut avoir de l’estime de toi pour arrêter de souffrir du syndrome de l’imposteur, plus tu t’enliseras dans ta souffrance, parce que tu cherches la sortie en regardant la carte à l’envers. C’est un non-sens et le non-sens, ça paralyse et ça rend dingue !

Pour sortir du sentiment d’imposture, il est essentiel d’arrêter de croire que c’est une problématique d’estime de soi. Au lieu de chercher à revaloriser ton image à tes propres yeux et aux yeux des autres dans une course sans fin, poses-toi des questions sur la place que tu occupes, ou pas. Et sur le pouvoir que tu assumes, ou pas. 

Ca risque de faire des étincelles au passage, mais c’est comme ça qu’on avance !

Deuxième idée-reçue, et qui fait des ravages : Pour sortir du syndrome de l’imposteur, il faudrait s’autoriser à “être enfin soi-même”

Tu l’as certainement déjà expérimenté : plus on te dit d’être toi-même et plus ça te donne envie d’aller te cacher au fond d’un placard en hurlant à la mort : les injonctions actuelles à “être soi-même” sont autant de pièges qui te poussent à croire à deux choses parfaitement fausses et qui te paralysent : premièrement, que tu devrais être plein et entier, et porter en toi une vérité immuable à offrir au monde qui, paraît-il, aurait le bon goût de n’attendre que ça. Et deuxièmement, que tous les autres parviennent à le faire, sauf toi bien sûr ! Bref, tu es face à un double-constat absolument désespérant, qui te pousse à te cacher encore plus derrière ton masque. 

Sauf que voilà, ce qu’on entend généralement par l’expression “être soi-même”, être plein de sa propre identité et porteur d’une vérité de soi absolue, c’est un leurre, une illusion, une vision de l’humain parfaitement déconnectée de tout ce qu’on peut apprendre en Sciences Humaines, à savoir qu’un humain, c’est en changement permanent, et animé intérieurement par des forces qui s’affrontent, travaillé par ses représentations sociales et fracturé par son inconscient, bref, c’est tout sauf plein, fixe, authentique comme un camembert au lait cru de Normandie et porteur d’une quelconque vérité de lui-même. 

Pour sortir du sentiment d’imposture, il est fondamental d’arrêter de courir après une vérité de soi qui n’existe pas et de croire à celle des autres. La pureté et la plénitude de l’humain sont des illusions. Ca fait de trés jolies citations sur ton profil facebook, mais en pratique, ces croyances sont en train de te gâcher la vie. Si “être soi-même” ne répond à aucune définition fixe mais que tu cours tout de même après cet objectif en croyant qu’il te sortira du sentiment d’imposture, et bien tu es pris au piège. Tu es en réalité en train de courir après une illusion narcissique et tout ça…C’est de l’énergie foutue en l’air.

Troisième idée-reçue : Le syndrome de l’imposteur, c’est situationnel, ça dépend de l’histoire de chacun

Et là j’ai envie de dire…Oui et non ! Bien sûr que ton histoire a contribué à construire ton sentiment d’imposture. Mais j’aimerais bien qu’on aille un peu au-delà de la sphère personnelle, et qu’on se rende compte que le sentiment d’imposture trouve aussi largement son terreau à l’échelle sociétale, dans le système néo-libéral qui est le nôtre et dans lequel nous baignons à longueur de temps.

Quand la vie professionnelle, et la vie en général, est présentée depuis l’école communale comme une compétition permanente sur tout, et contre tous, avec cette idée que nous sommes des individus seuls de la foule qui n’existent que par l’atteinte d’objectifs imposés par d’autres et par l’image qu’ils renvoient sur les réseaux sociaux, on génère du sentiment d’imposture à la chaîne. 

…ca ressemble sérieusement à un gros piège mental, une injonction paradoxale qui fait danser d’un pied sur l’autre jusqu’à épuisement des forces. Bref, on finit, chacun dans notre coin, par ne plus savoir où se mettre, on n’accède plus à nos ressources, on ne donne plus de sens à rien et il ne nous reste plus qu’à essayer de donner le change encore un peu avant de sombrer…

Est-ce que ça te rappelle quelque chose ?

C’est bien joli de laisser les gens penser que leur sentiment d’imposture est personnel, mais si on n’ouvre pas un peu son cadre de réflexion, on passe à coté de tout ce qui fait notre aliénation collective. Pour sortir du sentiment d’imposture, on a besoin d’avoir un vrai regard critique sur le système dans lequel on évolue, et pas seulement sur nos comportements personnels. Sinon on est coincé avec le regard en-dedans, on souffre sans comprendre les enjeux extérieurs dans lesquels on est pris, et souffrir sans comprendre, c’est une assez bonne définition de l’enfer. 

Pour en savoir plus sur les mythes culturels qui alimentent ton syndrome de l’imposteur, et sur le paradoxe infernal qu’ils créent dans ta tête, je t’invite à regarder cette vidéo…

C’est en multipliant les angles de vue et les grilles de lecture que tu pourras choisir ta façon singulière d’exister dans le monde et d’y construire ta place, ta façon d’intervenir dans la Cité et d’y laisser ton empreinte.

Pour se sentir vivant, créatif, dynamique, habité par tes projets, enthousiaste à l’idée de contribuer à la belle marche du monde, bref pour ne plus jamais se sentir un imposteur enfermé dans une lutte sans fin, on a besoin de se sentir à sa place, on a besoin de l’inventer, de la construire et de lui donner du sens, à sa propre échelle mais aussi à l’échelle de la société entière. Et c’est à la fois un défi, un art, une mission et une façon de dire merde avec panache à toutes nos petites aliénations ordinaires. 

Voilà à quoi nous jouons ici, voilà sur quel chemin j’emmène mes clients et mes lecteurs, à travers les articles de ce blog, les vidéos que tu trouveras sur Youtube et les dispositifs d’accompagnements que je mets en place tout au long de l’année. 

Si c’est sur ce chemin là que tu veux avancer, alors tu trouveras mes ressources inédites, mes articles secrets et mes meilleures conseils pour construire ta place

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